Le constat du journaliste Gramic Legrand met en lumière une dynamique intéressante au sein de l’Union sacrée depuis l’annonce de Félix Tshisekedi à Kisangani concernant la possibilité de modifier la Constitution. La réaction limitée à deux figures de l’Union sacrée, Augustin Kabuya et Thierry Monsenepwo, pour soutenir publiquement cette initiative laisse entrevoir des tensions internes.

Beaucoup de cadres de l’Union sacrée, selon Gramic, auraient préféré une stratégie de silence, attendant la fin du second mandat de Félix Tshisekedi en 2028 pour potentiellement se positionner comme challengers à sa succession. Cette posture pourrait indiquer une prudence calculée, voire une opposition implicite au projet de modification constitutionnelle, qui pourrait compromettre leurs ambitions politiques.

Le projet de changement constitutionnel soulève également la possibilité d’une quatrième République, un scénario qui pourrait rouvrir la porte à l’ancien président Joseph Kabila, une perspective susceptible d’inquiéter certains membres de l’Union sacrée. Cette situation crée donc un dilemme pour Félix Tshisekedi, qui doit veiller à ne pas isoler ou frustrer les barons de son propre camp.

En attendant, Kabuya et Monsenepwo endossent le rôle de défenseurs publics du projet, assumant les critiques de l’opposition et portant à eux seuls le poids des débats médiatiques sur ce sujet sensible. Leur engagement loyal témoigne de leur proximité avec la vision de Félix Tshisekedi, mais cette position les expose également aux attaques des opposants, tout en les plaçant en première ligne dans un contexte où le reste de l’Union sacrée semble adopter une posture plus attentiste.

La prudence est donc de mise pour Félix Tshisekedi, qui doit évaluer le niveau de soutien réel au sein de l’Union sacrée, surtout face à une éventuelle réticence silencieuse de certains de ses alliés. En l’absence d’un soutien unanime, le chef de l’État devra peut-être repenser son approche pour éviter des divisions qui pourraient affaiblir sa coalition.

By Gramic