L’idée de modifier la Constitution soulève des passions et divise profondément le peuple. Si certains y voient une opportunité d’adapter les lois fondamentales aux réalités actuelles, d’autres dénoncent une manœuvre politique servant des intérêts personnels. Pourtant, l’histoire semble révéler un schéma récurrent : chaque leader politique, une fois au pouvoir, nourrit l’ambition de laisser son empreinte en réécrivant la Constitution.
Le paradoxe réside dans la perception de cet acte. Lorsque l’idée germe au sein de l’opposition, elle peut sembler légitime, un levier de changement démocratique. Mais dès qu’elle est portée par un dirigeant en exercice, elle est rapidement perçue comme une tentative d’usurper le pouvoir ou d’en prolonger la durée. Ce dernier devient alors, aux yeux de l’opinion, le « diable » cherchant à instrumentaliser la loi pour ses propres intérêts.
Cette polarisation des points de vue illustre une défiance générale envers les institutions et une peur latente d’un retour à l’autoritarisme. Dans un tel contexte, la question n’est pas seulement de savoir si une modification constitutionnelle est nécessaire, mais comment elle peut être menée de manière transparente, avec une adhésion populaire claire et sans soupçon de calcul politique.
Et voilà la Constitution, qui devrait unir et garantir les droits fondamentaux, devient parfois un champ de bataille idéologique, révélant les fragilités de la confiance entre dirigeants et gouvernés.
Cependant, toutes les grandes réalisations faites au nom de l’Etat sont généralement très fragiles, surtout dans leur genèse. Notre constitution est une grande œuvre, une grande réalisation signée par tous les congolais en 2006, qui marque une rupture avec les pratiques autoritaires en instituant les élections multipartites et une décentralisation.
Une belle histoire marquée et écrite question de vivre ensemble au nom de l’Etat. Néanmoins, elle reste vulnérable, il faut donc la protéger. D’où l’importance de toujours voir avec des bonnes intentions où toucher, comment réviser et comment changer d’autres dispositifs selon ce que la loi fondamentale elle-même le souhaite. Une piste pour rendre plus efficace notre souveraineté, notre sécurité, nos us et coutumes et des normes sociales pour le bien être de toute la nation.