Marche de l'opposition : mobilisation réussie, Fayulu met en garde Tshisekedi contre le glissement électoral. - Profondeur

La ville de Kinshasa a vibré ce samedi 11 mars au rythme de la marche de l’opposition organisée par Martin Fayulu, Moïse Katumbi et Matata Ponyo. Conduit par le Président de l’Ecidé, Martin Fayulu, l’opposition a réussi la mobilisation à Kinshasa pour dire non à
l’agression rwandaise et pour décrier l’incompétence de la gouvernance
actuelle.

Chansons hostiles à l’endroit du pouvoir en place ; pancartes avec des messages clairs sur la tenue des élections dans les délais requis par la constitution et la restauration de la paix dans la partie Est du pays ; la marche de l’opposition, parti de rond-ngaba en passant par le boulevard Lumumba jusqu’à chuter au stade Tata Raphaël, a connu une participation massive des militants des partis politiques organisateurs de la manifestation. Encadrés par la police dont le travail a été d’ailleurs salué par Martin Fayulu, les militants de l’opposition ont manifesté sans incident majeur en dépit de la provocation au niveau de la 10ème rue Limete, des militants de l’UDPS qui ont été rapidement dispersés par des gaz lacrymogènes.

Prenant la parole du haut de la tribune érigée au stade Tata Raphaël qui constituait le point de chute de la marche,
Martin Fayulu a fait savoir qu’il nous faut des élections cette année tout en insistant sur le caractère impartial qui doit caractériser la Ceni. À entendre le Président de l’Ecidé, le processus électoral en cours n’est ni fiable, moins encore crédible.

“Sur le plan de légitimité des institutions et de leurs animateurs, il nous faut des élections cette année mais pour avoir les élections il faut que nous ayons une commission électorale nationale consensuelle, il faut que nous ayons une loi électorale consensuelle, une Cour Constitutionnelle qui ne soit pas une Cour qui appartient à un individu, il faut que le processus ou l’opération d’enrôlement des électeurs soit crédible. Aujourd’hui, on est en train de confectionner un fichier électoral qui n’est pas fiable, nous ne pouvons pas accepter d’avoir des matériels électoraux dans la rue, un camion où un véhicule accidenté, on voit les matériels de haute sécurité sur le sol, donc nous pensons qu’il faut recomposer la CENI. Il faut une discussion profonde entre les parties prenantes pour se rassurer sur le processus électoral et nous avons terminé en disant aux membres du Conseil de sécurité que le mandat présidentiel dans notre Constitution est prévu pour 5 ans, pas 5 ans plus une seconde, c’est 5 ans. Monsieur Félix Tshisekedi a usurpé le mandat et eux-mêmes le savent, ce mandat expire le 23 janvier 2024 à minuit, élection ou pas élection Monsieur Félix Tshisekedi doit partir”, a déclaré le Président de l’Ecidé.

Pour Martin Fayulu, à défaut de tenir les élections dans le délai constitutionnel, Félix Tshisekedi doit quitter le pouvoir pour mettre en place une transition sans acteurs politiques.

“S’il n’y a pas élection, Monsieur Félix Tshisekedi part et nous faisons une petite transition sans acteurs politiques. Ce n’est pas question de partage du pouvoir, une transition sans Félix Tshisekedi, sans tous les politiciens et toutes les politiciennes, transition avec la société civile pendant quelques mois, en utilisant les limites ou les moyens qui sont proposés par la constitution pour tout terminer et avoir des élections transparentes, impartiales et apaisée”, a lâché Martin Fayulu.

Absent de Kinshasa, Moïse Katumbi s’est
fait représenter par plusieurs militants et cadres d’Ensemble pour la République dont le Secrétaire Général du parti, Dieudonné Bolengetenge ; son porte-parole Chérubin Okende ; Francis Kalombo ; Moïse Moni Della ; Mike Mukebay et consorts.

Il sied de noter que Matata Ponyo qui s’est taillé un leadership dans l’opposition était dans la rue aux côtés de Martin Fayulu.

Par Hervé Itoma

Directeur Général