Le fonctionnement de l’actuelle génération de la presse en République démocratique du Congo laisse à désirer au regard des bavures à répétition observées dans la corporation.
Métier noble et de prestige, le journalisme se vide de plus en plus essence. Le métier ne fait plus rêver!
La rationalité, la crédibilité et l’excellence qui ont caractérisé le travail rendu par le passé par des aînés à l’instar de Tharcisse Kasongo Mwema, Jean-Pierre Kibambi Shintwa, Polydor Muboyayi, Stéphane Kitutu, Modeste Mutinga, José Nawej, Willy Kalengay, Mbuyi Bwebwe… sont à ce jour foulées au pied.
À l’image du covid-19 dont les différents variants ne cessent de troubler la science, le nouveau variant de la presse qui se caractérise par la médiocrité, la mendicité et le coup bas ne cessent de surprendre l’opinion nationale.
Diffamation, imputations dommageables, violation de l’éthique et déontologie du journaliste, injures faciles et coups bas sont les maux qui gangrènent le paysage médiatique congolais.
Être journaliste c’est avant tout une vocation. C’est également le fruit d’une formation assidue qui permet de maîtriser les préalables de la profession.
Chimistes, infirmiers, maçons, peintres, parlementaires debout…tous se transforment en journalistes actuellement. Un danger énorme plane sur la corporation, la presse est prise d’assaut par des profanes qui ont échoué dans leur domaine de prédilection, et s’en servent des médias aujourd’hui comme moyen de survie. La vérification de l’information n’est pas leur affaire. Leur souci majeur c’est le buzz et la notoriété à n’importe quel prix.
Ils ignorent complètement l’éthique et la déontologie du journaliste faute de formation ; ils imposent dans la presse, un style de journalisme qui n’existe que dans leur tête et bizarrement c’est ce qu’ils appellent « éditorial ».
L’écart entre le journaliste dont le travail principal repose sur la collecte, le traitement ainsi que la diffusion de l’information, et le porte-parole ou communicateur des partis politiques n’existe plus. Actuellement les acteurs politiques n’ont plus besoin d’accorder des interviews à la presse nationale parce qu’ils ont recruté déjà parmi les journalistes, des gens qui défendent bec et ongles leurs causes.
Dans leur désordre intellectuel légendaire, ces parvenus qui confondent éditorial et jacasserie consacrent la majeure partie de leur travail à adorer leur mentor politique moyennant des minables enveloppes.
Face à ce Meli mélo qui tue à petit feu la presse, l’UNPC et le CSAC ont une grande part de responsabilité. À qui l’UNPC délivre-t-elle sa carte de presse? Quelles sont les conditions pour en avoir? Le CSAC continue-t-il de veiller sur le contenu diffusé par les médias?
C’est des questions qui souffrent pour trouver de réponse.
Il est impérieux pour l’État congolais de règlementer la profession journaliste. Le désordre a longtemps régné, les moutons noirs ont assez existé dans la profession alors l’heure est au toilettage médiatique pour extirper les maux le rongent.

