Dans un briefing de presse animé conjointement avec le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, le dimanche 24 novembre dernier, le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani a dévoilé quelques mesures stratégiques prises à son niveau pour contrer la montée en puissance du banditisme urbain sur toute l’étendue du territoire national, particulièrement à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo.

Un plan opérationnel en action

Jacquemain Shabani a rappelé qu’un plan opérationnel avait déjà été lancé pour contrer les fléaux sécuritaires. Ce plan met un accent particulier sur l’éradication des activités des bandits de rue, couramment appelés « Kuluna », qui sèment la terreur dans les quartiers populaires.

« Mon ministère travaille en étroite collaboration avec les forces de l’ordre, en les dotant de moyens adéquats pour garantir la sécurité des citoyens. Ces efforts s’appuient également sur une participation active de la population dans le cadre de la sécurité communautaire», a-t-il expliqué.

Pour renforcer cette approche, il a annoncé la création et l’implantation de comités locaux de sécurité dans les quartiers et les rues sur l’ensemble du territoire national. Ces structures auront pour mission de surveiller, de prévenir et de signaler les actes criminels, en coordination avec les forces de police.

Partenariats renforcés et justice de proximité

Jacquemain Shabani a également évoqué un partenariat stratégique entre le ministère de l’Intérieur et celui de la Justice. Ce partenariat se traduit par des audiences foraines, une initiative qui permet de juger rapidement les auteurs d’actes criminels directement sur les lieux où les délits sont commis.

« Nous avons intensifié nos réunions avec les responsables des forces de l’ordre afin de mener à bien la réforme de la police. Notre objectif est de rendre cette institution plus efficace et proche des préoccupations des citoyens », a-t-il ajouté.

L’insécurité : une responsabilité collective

Reconnaissant que l’insécurité est un phénomène social complexe, le vice-Premier ministre a appelé à une mobilisation générale :

« L’insécurité compromet la vie des populations et affecte notre société tout entière. Ce combat ne peut pas être mené par le gouvernement seul. Il nécessite l’implication de tous les citoyens. »

La mise en place des comités locaux de sécurité est ainsi perçue comme une campagne de sensibilisation collective, visant à impliquer directement les habitants dans la lutte contre l’insécurité.

Soutien aux journalistes victimes d’agression

Au cours du briefing, les deux ministres ont condamné fermement l’agression récente de la journaliste de la RTNC, Gemima Diane, par des inciviques. Cet acte, qualifié d’« inacceptable », met en lumière les défis sécuritaires auxquels même les professionnels des médias sont confrontés.

« Toute atteinte à la liberté et à la sécurité des journalistes est une atteinte à la démocratie et à l’État de droit. Nous travaillerons pour que de tels incidents ne se reproduisent plus », a assuré Patrick Muyaya.

Une réforme ambitieuse en marche

Avec ce nouveau plan sécuritaire et la mise en place des comités locaux, le gouvernement de la RDC entend instaurer un climat de confiance et de sécurité pour tous. Les efforts conjoints des autorités, des forces de l’ordre et de la population sont essentiels pour endiguer durablement l’insécurité et restaurer la paix dans les zones les plus touchées.

Ce projet, bien qu’ambitieux, s’inscrit dans une dynamique globale de réforme institutionnelle pour garantir un avenir plus sûr aux Congolais.