À travers des recherches et analyses menées conjointement avec le Professeur Paul Tsasa et publiées dans la revue scientifique Congo challenge, l’ancien Premier Ministre Augustin Matata Ponyo décrie la largesse du FMI face à la gestion « catastrophique » des fonds alloués à la République Démocratique du Congo.

Présenté ce mardi 12 novembre, cette publication qui s’attèle sur l’analyse du cadre macroéconomique de la RDC de 2019 à 2024, pointe du doigt accusateur le FMI qui continue de défalquer des fonds au profit du Congo, en dépit de la « dilapidation » des ressources en question.

«Le FMI est un faux médecin qui accompagne le malade qui ne prend pas ses médicaments ; un faux médecin qui se réjouit de voir la température du patient monter. Il conclut la revue et procède au décaissement des fonds alors que les critères ne sont pas respectés. En 2010, lorsque j’étais ministre des Finances, la Gécamines avait conclu un programme, et le FMI avait déclaré qu’en raison de ce contrat non conforme à la transparence, je ne pouvais pas valider la revue. Aujourd’hui, le FMI, tel un apprenti sorcier, constate que les critères ne sont pas respectés à grande échelle, tant au niveau quantitatif que structurel, mais il continue à débourser des milliards de dollars, dont une partie est malheureusement détournée», a expliqué Matata Ponyo.

À en croire ce député national élu de Kindu et Professeur des sciences économiques, la République Démocratique du Congo a également une grande part de responsabilité dans cette situation. Pour lui, la corruption qui est devenue un « sport national » enfonce le pays vers sa dégringolade.

Dans son analyse, Matata Ponyo préconise la lutte contre la corruption comme seule voie de sortie pour espérer booster le développement du pays.

«Trois personnalités de ce pays avaient écrit une lettre au FMI pour lui demander d’auditer afin de vérifier les détournements massifs. Malheureusement, il n’a jamais répondu à cette lettre. C’est-à-dire que le FMI est aussi complice du détournement. Le peuple congolais est conscient que le FMI est complaisant et qu’il accompagne les autorités congolaises dans les détournements de fonds publics», a-t-il indiqué.

Face à la précarité qui frappe les congolais, Matata Ponyo et Jean Paul Tsasa soulignent que les scandales de détournements des deniers publics et de la corruption qui ont marqué ce temps constituent une illustration parfaite de l’impossibilité à transformer les engagements financiers en résultats concrets sur le terrain. Ils appellent le FMI et d’autres partenaires à renforcer les mécanismes de transparence et de responsabilité.

By Hervé Itoma

Directeur Général