Beya, Biselele et maintenant Salomon SK Della : le grand mensonge cousu de fil blanc du régime en place sur un coup d'État imaginaire. - Profondeur

À l’image de quelqu’un en pleine noyade au milieu du fleuve cherchant à s’accrocher à tout pour sauver sa peau, le pouvoir en place tire depuis son avènement sur tout ce qui bouge pour justifier son échec légendaire, alors que son avènement avait suscité un grand espoir dans le chef des Congolais, lassés à l’époque par la gestion chaotique de Kabila.

Arrêté brutalement comme un malfrat alors qu’il voulait s’envoler pour Lubumbashi le 30 mai dernier à l’aéroport international de N’djili, Salomon Kalonda a été jeté à la DEMIAP (Renseignements militaires), une semaine durant dans des conditions précaires, auditionné par une dizaine de personnes sur des faits qui n’avaient aucun lien avec sa personne, et privé de l’assistance de ses avocats, avait-on appris des sources concordantes.
Après une semaine de détention, la justice militaire a enfin réussi à réunir les infractions à coller au spécial de Moïse Katumbi.

Sans surprise, les renseignements militaires accusent Salomon SK Della d’être porteur d’une arme sans autorisation, de se faire Sécuriser par les FARDC sans autorisation, d’être en contact avec le M23 mais aussi de tentative de renversement de Tshisekedi pour installer un Katangais.

«Pour la première fois dans l’histoire de la procédure pénale, des OPJ font une conférence de presse et rendent publiques des qualifications pénales, alors qu’à ce stade, le Ministère public ne s’est pas encore prononcé. Procédure issue d’une détention illégale, sans droit à l’avocat!», s’exclama Maître Hervé Diakiese, avocat de son état.

Même le mensonge et la tricherie exigent un minimum d’intelligence, dit-on. Si réellement Salomon SK Della était porteur d’une arme lors de la marche de l’opposition du 20 mai, pourquoi a-t-on attendu 10 jours pour l’arrêter? Nul n’ignore que la police militaire a été déployée le 20 mai pour réprimer la marche de l’opposition. Avait-elle manqué de force pour mettre la main sur Salomon SK Della?

Pour asseoir son règne, Fortunat Biselele a livré dans une interview sur RFI que Félix Tshisekedi avait recouru au Rwanda pour bénéficier du carnet d’adresses de son Président Paul Kagame en échange avec les minerais de la République Démocratique du Congo. Plus loin, certaines langues dans la mouvance présidentielle confirment même que c’est ce même pouvoir qui a fait le premier pas vers les rebelles M23, auteurs des atrocités commises actuellement dans la partie Est du pays. Sous ce même régime, Paul Kagame a été ovationné au stade des martyrs et a été traité de partenaire fiable. Pourquoi faire porter le spécial de Moïse Katumbi les fautes commises par d’autres personnes?

À en croire certains observateurs, l’objectif du pouvoir en place est de présenter Moïse Katumbi comme un candidat du Rwanda dont la mission serait de matérialiser le plan de Paul Kagame au Congo. Pour preuve, lors de son passage sur France 24 récemment, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement s’est payé le luxe d’attribuer au Président d’Ensemble pour la République des propos mensongers selon les quels, ce dernier n’avait jamais condamné ouvertement le Rwanda. Dans la minute qui a suivi, ses mensonges ont été balayés d’un revers de main.

L’opinion tant nationale qu’internationale reste attristée par la montée en puissance du tribalisme en République Démocratique du Congo, phénomène marqué par le discours séparatiste. Dire que Salomon SK Della voulait renverser Tshisekedi pour installer un Katangais, frise l’irresponsabilité. Les renseignements militaires qui disent disposer de tous les éléments, pourquoi ont-ils évité de citer directement le concerné plutôt que de procéder par la stigmatisation d’une région? Comment les militaires vont faire un coup d’État pour remettre le pouvoir aux civils?

À six mois des élections, l’environnement socio-politique en République Démocratique du Congo devient de plus en plus délétère. Les arrestations arbitraires, les brimades, les intimidations et les menaces sur les opposants et les journalistes ne présagent une tenue des élections crédibles, inclusives et apaisées.
Récemment plusieurs ambassades occidentales ont signé une déclaration commune pour fustiger le muselement de l’opposition.

Pour rappel, plusieurs les services ont annoncé avoir déjoué un coup d’État durant le quinquennat en cours de Félix Tshisekedi. François Beya, conseiller spécial en matière de sécurité du chef de l’État en payé le prix, Fortunat Biselele est jeté en prison pour le même fait et maintenant c’est Salomon SK Della. Le comble, il n’y a jamais eu procès pour les deux premiers et l’affaire est passée comme du vent en dépit de la détention jusqu’à ce jour de Biselele alors Beya a été évacué en Europe pour des soins de santé.

Signalons que la détention de Salomon SK Della à la DEMIAP se poursuit en attendant la tenue d’un procès qui tranchera son affaire.

Par la Rédaction.