La Ceni a organisé une matinée électorale sur l’inclusion de la langue des signes au processus électoral. - Profondeur

Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Denis Kadima Kazadi, a animé une matinée électorale, au Centre culturel Boboto, sur le thème « Inclusion de la langue des signes au processus électoral », accompagné du 2e vice-président de la Centrale électorale, Didi Manara Linga, en présence de la ministre déléguée aux Affaires sociales en charge des personnes vivant avec handicap, Irène Esambo Diata, de la représentante du représentant résident intérimaire du Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), du directeur-pays de l’IFES (Fondation internationale pour les systèmes électoraux) et des représentants de plusieurs sections de la communauté des sourds-muets.

Il s’agissait en somme d’un cadre de concertation pour promouvoir l’accessibilité du processus électoral par l’interprétation en langue des signes congolaises, en vue de la participation massive des populations sourdes aux élections en République démocratique du Congo.

Avant d’entamer son propos liminaire, le président de la CENI a procédé par l’exemple en communiquant avec l’assistance en langue de signes arrachant une salve d’applaudissements collectifs.

«Vous êtes d’éminents compatriotes impliqués dans la promotion de la langue des signes congolaises. Comme cela se passe dans certains pays où les langues des signes expressivement reprises dans les Constitutions, la nôtre le sera aussi, je l’espère, comme 5e langue. Je salue les efforts du ministre impliqué dans cette démarche combien salutaire pour nos compatriotes malentendants. Effectivement, j’ai inclus toutes les catégories dans nos équipes de la CENI y compris les personnes malentendantes. Tout cela pour que personne ne soit laissé de côté. Je peux vous rassurer qu’aujourd’hui reconnaît cette langue et la valorise en soutenant la Loi organique 022/003 du 3 mai 2022 portant protection et promotion des droits de la personne vivant avec handicap en RDC récemment adoptée et promulguée par le président de la République. C’est dans cet élan que j’ai nommé récemment au sein de mon cabinet deux conseillers, un sourd-muet et un interprète de la langue des signes pour s’occuper des cas spécifiques. Bientôt débute l’enrôlement et l’identification des électeurs et je peux me permettre d’affirmer que la CENI ne considère plus la surdité comme une anomalie mais plutôt une différence », a relevé Denis Kadima Kazadi.

Bien avant, la ministre déléguée chargée avec les PVH (Personnes vivant avec handicap) a axé son exposé en analysant quelques dispositions légales relatives aux droits à la participation politique et publique des personnes avec handicap. En faisant quelques recommandations notamment la prise en compte de l’écriture braille dans la communication, la formation et l’information de la CENI au public pour une prise en compte affective de la donne handicap dans le processus électoral de 2023 en RDC.

«Au regard de la détermination et de l’engagement du président de la République, Félix Tshisekedi à rendre effective l’inclusion sociale des PVH en RDC, mon ministère a multiplié des plaidoyers à différents niveaux notamment au Parlement, au gouvernement et auprès des partenaires pour un processus électoral inclusif et accessible aux PVH, toutes catégories confondues en 2023», a déclaré la ministre déléguée. Sollicitant la promotion de la représentation des PVH dans les assemblées délibérantes dans notre pays, conformément aux dispositions de l’article 49 de la Constitution.

A cette cérémonie, Anasthasie Mazanga, qui représentait Mme Rokya Ye Dieng, représentant résident intérimaire du PNUD, a souligné que « l’inclusion des langues des signes congolaise au sein de la CENI est une première en RDC, et s’inscrit dans le cadre de la mise ne œuvre de la résolution 72/161 votée en novembre 2017 par l’Assemblée générale des Nations-Unies en faveur de plus de 300 langues des signes utilisées dans le monde dont celles de la RDC selon la Fédération mondiale des sourds. L’implication de cette catégorie spécifique au processus démocratique permet d’accroitre une forte résonance sociale qui a des implications concrètes sur l’ensemble de la population congolaise».

Au jeu des questions-réponses qui s’en est suivi, le président Denis Kadima Kazadi s’est prêté de bonne grâce en fournissant d’amples informations à l’assistance qui s’est montrée avide de savoir en donnant des assurances à plusieurs préoccupations de la communauté des sourds-muets, dont la principale est la reconnaissance et la promotion de leurs droits. Dans l’objectif de tordre le cou à la marginalisation dont ils font généralement l’objet. Plusieurs intervenants ont exprimé leur satisfecit à l’endroit du numéro un de la Centrale électorale pour tout ce qu’il entreprend au profit de cette frange non négligeable de nos compatriotes représentant plus ou moins 15% de la population globale.

Par Hervé Itoma

Directeur Général