RDC : FAYULU-MATATA-MUKWEGE, un Triumvirat de mauvais gout et haineux (Tribune de Jean-Thierry Monsenepwo). - Profondeur

Les Congolais n’avaient pas encore entamé leur ‘’boxing day’’ (expression britannique désignant l’octave de la fête de Noël) lorsqu’une déclaration collégiale signée par le trio Fayulu-Matata-Mukwege est venue amplifier leur stupéfaction déjà saturée par plusieurs impairs politiques de certains candidats autoproclamés qui semblent avoir fait de la ruée vers le top job une question de vie ou de mort. En ce qui me concerne personnellement, je n’ai pas osé un seul instant prêter foi à ce sable mouvant jusqu’à ce que le très ‘’saint’’ Docteur Mukwege ait été missionné par ses deux complices pour revendiquer le crime commun via une déclaration commune. C’est donc tard dans la nuit d’hier (lundi 26 décembre 2022) que je me suis autorisé une confrontation rigoureuse de ce brulot à la réflexion approfondie que je me permets de partager dans ces pages avec le public, sous le format de tribune, canon qui me parait plus approprié pour charrier les alluvions des convictions qui autrement seraient restées uniquement chevillées au fond de mon âme.

1. OBSERVATIONS SUR LA FORME.

De prime abord, il convient de noter que personne ne pouvait objectivement voir venir une communauté de pensée, fût-elle de circonstance, entre ces trois personnalités publiques congolaises que tout avait l’air d’opposer.

Présumé opposant farouche à Joseph Kabila dont Matata Ponyo fut le premier ministre nanti de la plus étanche longévité, le candidat malheureux à la dernière présidentielle, le Député National élu de la Lukunga Martin Fayulu, n’avait de cesse de vouer aux gémonies la gestion, selon lui ‘’calamiteuse’’, de Joseph Kabila ; celui qui a politiquement mis le pied à l’étrier à Matata Ponyo.

Dans ses déclarations politiques plus incendiaires les unes que les autres depuis qu’il avait brillamment mordu la poussière à l’élection présidentielle du 30 novembre 2018, sieur Martin Fayulu réclamait à cor et à cri un procès grandeur nature contre l’ancien Premier Ministre de Joseph Kabila, Augustin Matata Ponyo Mapon, le même, coupable à ses yeux d’avoir téléguidé « la plus vaste entreprise de prédation des fonds publics avec son ‘’éléphant blanc’’ du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo ». Que ceux qui ne croient pas en la métempsychose viennent à la rescousse pour m’expliquer comment le même Martin Fayulu peut, sans transition et sans justification aucune, signer une pétition déguisée fustigeant un supposé acharnement judiciaire contre son coupable tout désigné du ‘’Bukanga-Lonzogate’’?

Quant au Docteur Mukwege, sauf omission de ma part, il nous avait été jusqu’ici présenté comme un membre désintéressé de la société civile, éminent gynécologue disposant des dons démiurgiques en matière de ‘’réparation’’ des femmes violées, si je puis me permettre d’emprunter à un idiolecte cher à la journaliste belge Colette Braeckman, qui ne manqua pas de lui dédier tout une encyclopédie de 160 pages, parue le 31 octobre 2012 aux éditions André Versaille, dans laquelle elle encense sans fards Mukwege qu’elle « considère comme une incarnation moderne de Sisyphe».

Dès lors, l’accouplement soudain de Mukwege à deux personnalités politiques à l’extraversion affichée et assumée en dit long sur les soupçons de plusieurs analystes, qui voyaient derrière les Prix dont ce dernier avait été gavé par certaines élites occidentales, la preuve d’un accompagnement vers la régence de l’ancienne propriété de leur ancêtre Léopold II.


Nous y reviendrons.

2. OBSERVATIONS SUR LE FOND.

Le fond du brulot des désormais trois mousquetaires est tout aussi intriguant que ne l’est la forme, ainsi que nous venons d’en faire obvieusement la démonstration. Non pas tant pour la vacuité de fond patente que pour les contradictions systémiques et l’illogisme sous-jacent frisant la duperie maladroite.

D’entrée de jeu, les trois motionnaires dévoilent clairement leur frénésie viscérale, unis qu’ils sont par l’effort destiné à noircir le tableau de ce qui est supposé être leur patrie commune, aux yeux d’on ne sait quels commanditaires auxquels ils semblent déterminés à offrir sur un plateau d’or les merveilles du sol et du sous-sol congolais.

Et comme il faut bien trouver une victime expiatoire en pareille occurrence, le Président Félix-Tshisekedi qu’ils rêvent tous de supplanter selon un schéma tracé par leurs maîtres, en est des plus idéales.

Au fils biologique et héritier testamentaire du Docteur Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, qui n’a même pas encore totalisé 5 ans à la tête d’un pays qu’il a ramassé dans les décombres du chaos, Fayulu et ses deux complices de pandémonium associent, toute honte bue, l’entreprise de balkanisation, dont tout le monde sait pourtant qu’elle plonge ses racines dans les mêmes officines de leurs maîtres à penser juchés outre-Atlantique, depuis le début des années 90.
En patois de chez nous ça s’appelle sorcellerie.

Demander aujourd’hui la recomposition du bureau de la CENI c’est souhaité le glissement. Car le train des élections a déjà pris sa vitesse de croisière avec en prime, le début de l’enrôlement dans la première zone du pays. Et les congolais n’ont pas oublié la posture prise par FAYULU Martin, reconnaissant Denis Kadima, comme l’homme qui peut nous conduire aux élections de 2023, sur le plateau de la talentueuse Elysée odia…

Donner des injonctions a notre justice, lui demandant de cesser d’instruire le dossier BUKANGALONZO, n’est rien d’autre que de la dictature et les prémisses de naissance d’un groupe de tyran qui oublient la séparation de pouvoir que la constitution de notre pays cristallise. Encore que, le peuple congolais qu’ils prétendent défendre a grandement besoin de la vérité sur les détournements du projet Bukangalonzo, selon le rapport du pointilleux IGF Alinegete Jules.

Que dire de la situation dans l’Est de la RDC ? cette partie du pays connait aujourd’hui un début de paix grâce au travail diplomatique, stratégique et militaire du Président Tshisekedi.

Le régime de notification imposé a nos fournisseurs en arme depuis 2003, n’a trouvé de dénouement que sous son égide. Méconnaitre ces efforts n’est que l’ombre d’une mauvaise foi, symptôme d’une maladie difficile à soigner : l’aigreur.

Notre armée se remet de plusieurs années de déstabilisation en interne.

Elle se modernise et enregistre aujourd’hui des nouvelles recrues qui ne sont ni venus des brassages ou mixages, encore moins des compromis politiques. Mais de la volonté des jeunes d’un pays, qui ont répondu à l’appel du commandant en Chef.

3. LE DEFAUT DE QUALITE.

La question que tout esprit normalement constitué est en droit de se poser est de savoir en quelle qualité deux politiciens aux abois, attelés à leur présumé Candidat à la prochaine présidentielle, toujours déguisé en membre de la société civile, peuvent-ils faire l’impasse sur le métabolisme institutionnel en vigueur, en s’autorisant d’imposer derechef à l’ensemble de leurs compatriotes, dont ils n’ont au surplus reçu aucun mandat, des animateurs des institutions autres que ceux installés démocratiquement ?

A défaut de suivre leurs oukases, menacent-ils, le pays de Lumumba, indépendant depuis le 30 juin 1960, devrait carrément être placé sous tutelle internationale.

Dans le Congo dirigé par le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qu’on se le dise, il n’y aura aucune marche à reculons vers la tristement célèbre époque de la Transition 1+4.

4. LA CABALE MACHIAVELIQUE.

S’il est une chose que la déclaration commune des ‘’trois mousquetaires’’ congolais est venue confirmer, et qui jusque-là naviguait encore à vue dans l’océan de mes soupçons souvent prémonitoires, c’est le schéma cher à des faiseurs des rois autoproclamés étrangers qui, voyant leur joker Moïse Katumbi embourbé dans les miasmes de ses vieux démons judiciaires, juridiques et identitaires, ont tôt fait de miser sur le Prix Nobel de la Paix Dénis Mukwege?

Les indices nous en donnent la réponse. Et le premier d’entre eux, le pèlerinage en règle qui s’organise à l’hôpital de référence de Panzi dont Mukwege est Médecin Directeur ainsi que les tapis rouges qui lui sont déroulés à l’international, y compris la débaptisation des rues et autres places emblématiques en son ‘’saint’’ nom.

L’entourloupe tient en quelques mots. Fayulu, originaire de l’Ouest du pays, semble avoir tout simplement reçu injonction des bailleurs de fonds qui avaient financé sa dernière campagne électorale de se retirer de la course à la présidentielle au profit du Prix Sakharov Dénis Mukwege, originaire de l’Est.

Les observateurs lucides peuvent déjà vérifier par eux-mêmes que le Député National kinois Martin Fayulu se comporte déjà en Premier Ministre imaginaire de Dénis Mukwege. Quant à Augustin Matata Ponyo, il court déjà malheureusement le risque d’être rattrapé par son enrichissement supposément illicite sur le dos de «l’éléphant blanc de Bukanga-Lonzo».

Etant lui aussi originaire du Grand Kivu comme Dénis Mukwege, Matata semble s’être contenté de la proposition de succéder à Bahati Lukwebo à la tête du Sénat, non sans avoir préalablement travaillé activement à l’élection de Mukwege à la présidence de la République. Il aurait par ailleurs une revanche à savourer…

5. CONCLUSION : QUELQUES CONSEILS A MUKWEGE.

Sortez du milieu d’eux, pour paraphraser le Christ, Suis-je tenté de dire à notre compatriote prix Nobel et réparateur de nos mères, sœurs et filles, le docteur Denis MUKWEGE.

De vous, j’ai le regret de voir la signature en bas de ce brulot qui ne reflète que de la haine et de la subjectivité.

Car pour l’un, sénateur du Maniema qui se pense in jugeable dans un pays de droit, et qui d’ailleurs était prêt selon lui à affronter la justice et depuis, ne fait que s’y soustraire, et pour l’autre qui change de position et d’opinion au grès des vents, je n’éprouve aucun sentiment car leurs positions n’intéressent plus les congolais.

Docteur Denis MUKWEGE, prix Nobel de la paix…

La clinique de Panzi qui a certes eu le mérite d’être connu par votre lutte contre les violences faites aux femmes, que l’Etat congolais a établi en un Hôpital de Référence, dûment pris en charge par le Trésor Public, est systématiquement inondé par des dons et autres subventions provenant en grande partie du même système financier alimenté par le pillage de l’or, du coltan, du bois, du cacao et de la cassitérite, dérobés par la force des armes dans le Grand Kivu et en Ituri. Alors je me demande, est ce que Le Docteur Mukwege, dont le monde entier vante le génie, ne serait-il pas suffisamment lucide pour réaliser que ceux qui financent les violeurs des femmes qu’il répare sont les mêmes qui le couvrent de subventions et de Prix (Sakharov ou Nobel)?

Je sais que le Docteur Dénis Mukwege n’a pas encore jusqu’ici subi complètement l’ablation de sa flamme patriotique. Enfin, je suppose…

Aux membres du Triumvirat hors du temps et hors contexte :
A nous qui marchons selon sa pensée politique et ses prescriptions prophétiques, le Héros National Patrice Emery Lumumba nous a inculqué l’idée que la seule histoire qui vaille est celle écrite par nous-mêmes, ici au Congo, ce beau pays au cœur du Continent noir.

Tenez le pour figé dans le marbre : la déclaration importée que vous avez signée, vous les bazungu-anasemistes, vient de jeter définitivement tous les lumumbistes dans les bras du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.

C’est le seul moyen que nous avons de barrer la route à votre projet macabre qui bafoue la souveraineté de notre peuple à l’infini. Pour éclairer votre religion, le «muzungu-anasemisme”, dérivé du swahili «muzungu ana sema» (traduction : «l’homme blanc a dit», à l’instar de la locution latine «Magister dixit»), est une théorie développée par mon Maître à penser, l’Honorable Lambert Mende Omalanga, leader de mon parti politique Convention des Congolais Unis (CCU).

D’après ce penseur politique congolais, le ‘’muzungu-anasemisme’’ est la fâcheuse tendance qu’ont certains intellectuels désincarnés, convaincus que tout ce que l’homme blanc leur dit de faire est une parole d’évangile.

Il a été prouvé par tous les spécialistes des sciences politiques que le jour où les Tshisekedistes et les Lumumbistes se mettront ensemble, personne, y compris avec l’industrie militaire la plus sophistiquée, ne leur arrachera le pouvoir. Vous allez vivre cette vérité apodictique à vos dépens à l’aune de la victoire écrasante de l’actuel Chef de l’Etat à la prochaine élection présidentielle ; victoire assortie des majorités robustes dans toutes les assemblées délibérantes du pays.

Nous y travaillons démocratiquement. PRENEZ DATE.

Fait à Kinshasa, ce mardi 27 décembre 2022

Par Jean Thierry MONSENEPWO Mototo Lumumbiste convaincu et convainquant

Par Hervé Itoma

Directeur Général