Il est de notre responsabilité en notre double posture de scientifique et politique, d’apporter à la société de la lumière lorsqu’elle est plongée dans les ténèbres. La lumière c’est l’espoir, la dynamique du changement pour le bien-être, les idées efficaces et efficientes. En revanche, les ténèbres représentent la crise, le désespoir…Notre responsabilité est à la croisée de ces deux extrêmes en dialecte permanent.
A cet effet, j’ai pris ma responsabilité, ainsi, j’ai résolu de faire mes propositions avec courage, sans complaisance, ni hypocrisie sur ce fléau qui secoue notre pays terriblement à savoir : le phénomène kuluna.
Un fléau dévastateur qui prend des proportions inquiétantes. Il faut agir sans attendre car le chaos se pointe à l’horizon, d’où l’objet de mon exercice.
D’entrée de jeu, il sied de préciser que la peine de mort n’a jamais été supprimée de l’Arsenal judiciaire congolais. Cependant, un moratoire a été décrété ayant un effet suspensif sur son exécution c’est-à-dire la condamnation à la peine de mort est prévue dans notre régime répressif mais son application a été suspendue depuis 2003.
Par ailleurs, il faut rappeler à ce sujet, que 41 personnes ont été condamnées à la peine de mort en 2018.
Bien que la Rdc ait ratifié le Pacte International Relatif aux Droits Civils et Politiques (PIDCP) en 1976, cependant, elle n’a toujours pas ratifié le Deuxième Protocole Facultatif sur l’Abolition de la Peine de Mort (PIDCP-OP2), il n’est pas impossible de faire volte-face.
Plusieurs initiatives parlementaires à nature abolitionniste de la peine de mort sont à signaler dont celle du Député André Mbata en 2019.
Loin de moi l’idée de jeter du discrédit sur les thèses soutenues par les pro abolitionnistes, je note que plusieurs de nos textes légaux sont en inadéquation à nos besoins, nos réalités et certains d’entre-eux sont des simples produits du mimétisme juridique, dépourvus de toute adaptation aux réalités sociales, à nos valeurs sociales, à notre environnement social, à notre culture. Un mimétisme des nos élites politiques et scientifiques lesquelles sont aliénées aux pensées de l’Occident (maître à penser du monde).
Ainsi, nous avons des textes en vigueur inefficaces, inutiles, inadaptés, ne répondant à cet effet, à aucune nécessité sauf le souci d’un conformisme naïf et ridicule à un système de valeurs de ce qui se croient supérieurs à nous, à notre culture, à nos valeurs…
On ne légifère pas pour légiférer mais on légifère pour un besoin précis, en tenant compte du paysage social, la mentalité du peuple en se laissant guider par deux éléments fondamentaux à savoir : l’opportunité et la nécessité!
Ma préoccupation entant que chercheur, est d’observer l’influence causale de nos lois sur les conduites des individus, le lien entre la sentence et l’environnement social, c’est le côté essentiel de nos lois.
Il est de notoriété publique que le système social s’est effondré depuis plusieurs décennies, lequel était couronné par la mauvaise gouvernance et toutes formes d’antivaleurs, arborant l’exclusion de la jeunesse dans l’accès des richesses nationales multipliant à cet effet, le nombre de jeunes pauvres, analphabètes, trempés dans un chômage aigu, l’alcool, dans l’inoccupation, une jeunesse laissée pour compter et complètement abandonnée par l’État, qui n’a trouvé aucune autre issue que la violence comme moyen de survie et moyen d’expression.
Ces jeunes dont les principales caractéristiques sont la pauvreté, l’analphabétisme ; issus des familles plongées dans précarité, sont clairement victimes d’une mauvaise gestion de la chose publique.
Toutes les mesures mises en place pour résorber cette crise demeurent à mon avis inefficaces, car elles sont de nature préventives c’est-à-dire censées immuniser les jeunes conne un vaccin contre les pathologies et la déviance sociale d’où toute leur faiblesse alors que pour l’instant au regard dela gravité de la situation, de l’urgence et de la dangerosité de ces jeunes kulunas, il faut une mesure forte et extrêmement dissuasive car nous sommes en face d’une maladie sociale grave nécessitant un remède curatif et non préventif.
Étant donné que le système social a échoué à vacciner cette jeunesse contre ces pathologies sociales, à l’instar de la violence et la delinquence juvénile, il faut réagir de manière urgente et rigoureuse pour stopper et soigner cette gangrène.
Après avoir passé en revue toutes les pistes, je suis persuadé que l’exécution de la peine de mort demeure à ce jour la panacée, la réponse rapide et solide face à ce drame social.
Arrêtons notre complaisance et hypocrisie, l’urgence s’impose et prenons des décisions radicales, utiles pour protéger notre société du chaos.
Ainsi, je propose la levée du moratoire sur la peine de mort, il n’y a pas d’autres solutions magiques en dehors de celle que je propose.
Cependant, il faut apporter une nuance, et ce, par rapport aux spectres et aux séquelles odieux des opérations « likofi » qui ont occasionné les exécutions sommaires et extra-judiciaires, contraires à la peine de mort, qui elle, demeure légale c’est-à-dire prévue par la loi et exécuter après une décision définitive de justice pas avant ni en dehors comme c’est fut le cas avec les opérations «likofi».