En marge de la 77éme Assemblée générale des Nations Unies, Félix Tshisekedi a passé en revue les différents sujets qui rongent l’Afrique et la République Démocratique du Congo en particulier.
De l’agression rwandaise en passant par les faiblesses de la Monusco jusqu’à chuter sur la levée des sanctions contre le Zimbabwe, rien n’a échappé à la vigilance de Félix Tshisekedi.
Sans langue de bois, Félix Tshisekedi n’est pas allé par le dos de la cuillère pour pointer du doigt accusateur le Rwanda comme principal responsable de l’insécurité dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.
« En dépit de ma bonne volonté et de la main tendue du peuple congolais pour la paix, certains de nos voisins n’ont trouvé mieux que de nous remercier par l’agression et le soutien des groupes armés terroristes qui ravagent l’Est de la République Démocratique du Congo.
Je dénonce, en ce lieu emblématique de la vie internationale, avec la dernière énergie, cette énième agression, dont mon pays est victime de la part de son voisin, le Rwanda, sous couvert d’un groupe terroriste dénommé M23.
L’implication du Rwanda et sa responsabilité dans la tragédie que vivent mon pays et mes compatriotes des zones occupées par l’armée rwandaise et ses alliés du M23 ne sont plus discutables dès lors que plus d’une fois aussi bien les groupes d’expert dûment mandatés par l’ONU et le mécanisme conjoint de vérification élargi à la CIRGL, que des organisations non gouvernementales humanitaires et des droits de l’homme crédibles les ont établies dans des rapports documentés et objectifs, à la limite du scientifique », a dit Félix Tshisekedi sur la tribune des nations unies.
Dans sa prise de parole, Félix Tshisekedi a fustigé également la position très ambiguë de la communauté internationale qui a toujours observé un silence de cimetière dans l’agression dont est victime depuis plus de deux décennies maintenant la République Démocratique du Congo par son voisin le Rwanda.
« Il y va de l’image et de la crédibilité de notre organisation. Procéder autrement serait, d’une part, encourager le Rwanda à poursuivre son agression, ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité en RDC et, d’autre part, nourrir la suspicion des Congolais sur l’impartialité de l’ONU ainsi que la complicité de certains de ses membres dans ces crimes », a déclaré le chef de l’État.
Toujours au chapitre de l’agression rwandaise, Félix Tshisekedi a fait savoir à la communauté internationale sa détermination à en finir avec la crise sécuritaire à l’Est du Congo quelque soit le prix à payer.
« Quoi qu’il en soit, je réaffirme haut et fort à cette tribune de la plus grande instance internationale de gestion des affaires du monde, la détermination du peuple congolais et de ses dirigeants de défendre toujours jusqu’au sacrifice suprême l’intégrité territoriale, l’indépendance et la souveraineté de leur pays, dans le respect bien sûr du droit international et des engagements au sein des organisations internationales dont il est membre », a lâché Félix Tshisekedi.
À l’instar de ses compatriotes qui sont lassés par l’inaction de la Monusco, Félix Tshisekedi a réitéré son souhait de réévaluer le travail de la mission onusienne à travers l’activation du plan de retrait progressif des casques bleus qui ont montré déjà leur limite.
« C’est pour mettre fin à cette suspicion et dissiper l’ambiguïté sur certaines positions du conseil de sécurité sur la crise sécuritaire à l’Est de la RDC, ambiguïté qui excède la population congolaise et exacerbe la tension entre elle et la Monusco, que le gouvernement de mon pays a demandé la réévaluation du plan de retrait progressif et responsable de cette Mission », a fait savoir Félix Tshisekedi.
En sa qualité de Président de la SADC et de la CEEAC, Félix Tshisekedi a plaidé également pour la levée des sanctions qui pèsent sur le Zimbabwe qui vit sous le coup de sanctions américaines et de l’Union européenne depuis vingt ans. Le pays paie la répression des voix dissonantes au régime de l’ancien président Robert Mugabe lors des élections 2002.
« Pourquoi, notre Organisation est-elle si silencieuse et indifférente à cette injustice à la limite du crime contre un Peuple innocent? En ma qualité de Président en exercice de la Communauté pour le Développement de l’Afrique australe, SADC, je lance un appel pressant aux Nations Unies de mettre tout en œuvre pour obtenir la levée immédiate des sanctions contre la République du Zimbabwe et son Peuple », s’est exprimé le Président en exercice de la SADC.
Il sied de noter que Félix Tshisekedi a bouclé son exposé par la question de la parité.
Proclamé champion de la masculinité positive, le chef de l’État a évoqué
parmi les questions abordées dans son discours lors de la 77ème Assemblée générale des Nations Unies, l’importance de maximiser les efforts en faveur de la parité Homme-Femme, mais aussi celle d’intégrer les hommes dans la promotion du genre.