Rien ne marche dans la province de Maï-Ndombe depuis plusieurs semaines maintenant.
Plus de 10 personnes ont été tuées mardi dernier dans les affrontements entre les Teke et les Yaka dans le village Mibe, territoire de Kwamouth (Mai-Ndombe), a appris la rédaction de Profondeur.net des sources locales.
La société civile de Kwamouth qui livre l’information indique que Mibe, majoritairement habité par les Yaka a été attaqué par les Teke venus de quatre villages différents.
“Il y a eu affrontements sur la RN17. Le bilan est de 16 morts. Ils se sont croisés au village Mibe. Il y a eu les Teke de Camp Banku, Bisiala, Menko qui se sont réunis pour aller attaquer les Yaka qui ont érigé une barrière à Mibe. Il y a 14 Yaka et deux Teke tués”, a dit Martin Suta, vice-président de la société civile de Kwamouth.
Tout se passe sur la RN17 où le trafic est actuellement suspendu en raison des violences.
Le député national élu de Kwamouth, Guy Musomo confirme les affrontements de mardi et avance un bilan plus lourd d’au moins 20 personnes tuées.
“Les assaillants qui sont à Mibe cherchaient comment attaquer 3 villages des Teke. Alors les jeunes se sont précipités pour attaquer le village Mibe. Quand ils sont arrivés là-bas, ils ont combattu et il y a eu effectivement des morts. Du côté des Teke, il y a eu 4 morts et du côté de Yaka entre 15 et 17 morts”, a-t-il affirmé.
Le président de la société civile de Mai-Ndombe invite le gouvernement à enquêter sur une probable infiltration de ces deux communautés en conflit. Fidèle Lizoringo relève le fait que les protagonistes s’attaquent même à l’armée.
“Nous nous demandons pourquoi il y a résistance dans le territoire de Kwamouth. Les pertes en vies humaines continuent à s’accumuler, les actes meurtriers continuent à se perpétrer, et la population commence à s’opposer aux militaires qui sont censés la protéger. Nous demandons au gouvernement de bien diligenter une enquête afin de déceler s’il y a une infiltration ou une force derrière ces hommes”, a-t-il indiqué.
La situation est loin de redevenir calme malgré les multiples missions d’apaisement diligentées par le gouvernement. Le renfort militaire dépêché à Kwamouth n’a pas encore réussi à rétablir l’ordre et la sécurité dans la région.
Avec ces nouvelles tueries, le bilan des violences à Kwamouth est de plus de 40 morts, plus de 200 maisons incendiées et des milliers des déplacés. Plus de 10.000 déplacés ont été recensés au Kwango depuis le 20 août.