Séquestration des personnes, actes de vandalisme, violences et barbaries : la milice Lokambe fait la loi dans la province de Maï-Ndombe. - Profondeur

La mésentente entre des membres de la communauté Teke et les non originaires du territoire de Kwamouth (Maï-Ndombe), prend des allures inquiétantes. De plus en plus des témoignages font état de la présence des hommes armés dans ce conflit né des intérêts rustiques.

Jeudi, des sources locales ont indiqué à la rédaction de profondeur.net que trois personnes supplémentaires ont été enlevées et détenues par des hommes armés au village Dumu.

“Il s’agit de trois personnes dont une femme et son mari. Nous demandons aux autorités polico-administratives du pays de prendre en charge la situation catastrophique qui se passe au territoire de Kwamouth. C’est un danger qui nous guette parce que la cause n’est pas vraiment bien identifiée”, a dit Martin Suta, vice-président de la société civile de Kwamouth.

Ces trois otages rejoignent les deux policiers détenus par la milice depuis deux jours.

Dans une déclaration sur la situation au Kwamouth, le cadre de concertation de la société civile du Kwango dénonce les attaques barbares et discriminatoires dont sont victimes les ressortissants du Kwango habitants à Kwamouth qui sont “de nature à briser les efforts de cohésion nationale”.

“Ces actes constituent une violation flagrante de la constitution qui accorde à chaque congolais la liberté de vivre partout où il veut à travers la République”, dit la société civile qui “demande aux autorités provinciales de Maï-Ndombe de tout mettre en oeuvre pour garantir la sécurité à tous les congolais ayant choisi d’habiter dans cette province”.

Le cadre de concertation de la société civile du Kwango “invite à cet effet le gouvernement provincial du Kwango à tout mettre en oeuvre pour un rapatriement urgent de Kwangolais en détresse, victimes des attaques à Kwamouth et de prendre des dispositions qui s’imposent pour leur offrir des conditions d’accueil dignes dans leur province”.

La cause de ce conflit au départ a été le désaccord sur les redevances coutumières notamment sur la quantité de tribut à verser aux autorités locales (Teke) par les non originaires (Yaka). Mais ce conflit a changé de tournure.
Des informations en notre possession renseignent que les membres de la communauté Teke s’opposent aux non originaires notamment pour avoir installé un chef coutumier en remplacement d’un autochtone Teke et aussi la présence une partie de non originaires armés au village Dumu qui ont pris en otage deux policiers sur les quatre dépêchés pour assurer l’ordre public sur le lieu de conflit.

Par Hervé Itoma

Directeur Général