RDC : Un Pays des politiciens "ventriotes" en quête de leur propre positionnement, la population abandonnée à son triste sort! - Profondeur

La versatilité, le vagabondage et l’inconstance sont les trois concepts qui résument la classe politique en République Démocratique du Congo.

Sans idéologie, sans vision et sans ligne de conduite, la politique au pays de Lumumba s’apparente depuis plusieurs décennies maintenant à une question d’humeurs.

Hier opposant, aujourd’hui dans le pouvoir et vice-versa, la politique en République démocratique du Congo est perçue comme un business où les uns et les autres se positionnent là où coule le miel.

Les alliances se font et se défont dit-on, mais sur base de quel principe peut-on nouer ou défaire une alliance? La question s’avère difficile à trouver une réponse au regard du spectacle honteux que nous offrent les acteurs politiques congolais.

Le transfert de l’opposition au pouvoir et vice-versa n’est pas une question d’idéologie ou de vision mais plutôt une question de survie personnelle. Ainsi, on peut facilement voir la victime d’un régime quelconque déifié son bourreau d’hier au point de lécher les pieds de celui-ci moyennant une offre politique.

Si les alliances en RDC se font moyennant une offre politique capable d’assurer un lendemain meilleur à l’acquéreur, la rupture de ces mêmes alliances est souvent liée à des questions de frustrations.

“On ne parle pas la bouche pleine”, dit-on! Cet adage largement utilisé par les parents africains trouve réellement son sens dans la pratique politicienne congolaise. Quand on est encore dans la mangeoire, on ferme les yeux sur la corruption, sur le détournement et la gabegie financière. Une fois éjecté d’un poste donné, l’on redevient donneur des leçons et militant anti-corruption.

“Les bons parleurs ne sont pas des faiseurs”, diront d’autres savants. Critique facile et porteurs des solutions magiques pour ceux qui sont encore dans l’opposition, ces derniers ont plusieurs fois déçu par leur gloutonnerie une fois arrivé aux affaires. Les promesses de changement sont à conjuguer dans le passé, la population doit serrer encore sa ceinture pendant que la classe politique qu’elle a porté au pouvoir jouit.

Insécurité, famine, difficultés d’eau et d’électricité, absence des routes et des moyens des transports…les Congolais vivent avec au quotidien tandis qu’ils ont reçu les promesses de changement. Malheureusement pour eux, à la place du changement de leurs conditions de vie, ceux-là même qu’ils ont porté au pouvoir leur proposent de suivre, tel un spectacle du clan wenge, leur querelle enfantine basée sur le positionnement politique des uns et des autres.

À quel saint les Congolais doivent-ils se vouer pour vivre le vrai changement? Cette question demeure encore sans réponse!

Par Hervé Itoma

Directeur Général